Page:Daudet - Aventures prodigieuses de Tartarin de Tarascon, 1872.djvu/250

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Aimes-tu, Marco la belle,
La danse aux salons en fleurs…


« Tron de Diou ! » fit le Tarasconnais en pâlissant, et il se précipita dans la cour.

Malheureux Tartarin ! Quel spectacle l’attendait… Sous les arceaux du petit cloître, au milieu des flacons, des pâtisseries, des coussins épars, des pipes, des tambourins, des guitares, Baïa debout, sans veston bleu ni corselet, rien qu’une chemisette de gaze argentée et un grand pantalon rose tendre, chantait Marco la Belle avec une casquette d’officier de marine sur l’oreille… À ses pieds, sur une natte, gavé d’amour et de confitures, Barbassou, l’infâme capitaine Barbassou, se crevait de rire en l’écoutant.

L’apparition de Tartarin, hâve, maigri, poudreux, les yeux flamboyants, la chechia hérissée, interrompit tout net cette aimable