Page:Daudet - Aventures prodigieuses de Tartarin de Tarascon, 1872.djvu/253

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— Quelle histoire ? Quel muezzin ?

— Té ! pardi !… le muezzin d’en face qui faisait la cour à Baïa… L’Akbar a raconté l’affaire l’autre jour, et tout Alger en rit encore… C’est si drôle ce muezzin qui, du haut de sa tour, tout en chantant ses prières, faisait sous votre nez des déclarations à la petite, et lui donnait des rendez-vous en invoquant le nom d’Allah…

— Mais c’est donc tous des gredins dans ce pays ?… hurla le malheureux Tarasconnais.

Barbassou eut un geste de philosophe.

— Mon cher, vous savez, les pays neufs !… C’est égal ! si vous m’en croyez, vous retournerez bien vite à Tarascon.

— Retourner… c’est facile à dire… Et l’argent ?… Vous ne savez donc pas comme ils m’ont plumé, là-bas, dans le désert.