Page:Daudet - Aventures prodigieuses de Tartarin de Tarascon, 1872.djvu/254

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— Qu’à cela ne tienne ! fit le capitaine, en riant… Le Zouave part demain, et si vous voulez, je vous rapatrie… ça vous va-t-il, collègue ?… Alors, très-bien. Vous n’avez plus qu’une chose à faire. Il reste encore quelques fioles de champagne, une moitié de croustade… asseyez-vous là, et sans rancune…

Après la minute d’hésitation que lui commandait sa dignité, le Tarasconnais prit bravement son parti. Il s’assit, on trinqua, Baïa, redescendue au bruit des verres, chanta la fin de Marco la Belle, et la fête se prolongea fort avant dans la nuit.

Vers trois heures du matin, la tête légère et le pied lourd, le bon Tartarin revenait d’accompagner son ami le capitaine, lorsqu’en passant devant la mosquée, le souvenir du muezzin et de ses farces le fit rire, et tout de suite une belle idée de vengeance