Page:Daudet - Henry Houssaye, paru dans Le Figaro, 25 septembre 1911.djvu/13

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sommes rencontrés, presque tous les jours dans un salon qui sans avoir la prétention d’être un cénacle littéraire était devenu, grâce à l’esprit et au tact de la femme charmante qui nous y recevait, un rendez-vous d’écrivains de toutes les opinions. Je m’irritais parfois, quand nous parlions de Napoléon et des Bourbons, de celles de mon savant confrère. Mais je ne lui en ai jamais tenu rigueur, d’abord parce qu’il respectait les miennes et ensuite parce que je lui savais gré d’avoir reconnu qu’après les catastrophes déchaînées sur la France par Napoléon, c’est à la Restauration qu’elle devait la renaissance de sa prospérité et d’avoir reconquis son rang en Europe.

Depuis que la mort a fermé ce salon, j’ai souvent regretté ces discussions cordiales. Je les regrette plus encore