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Page:Daudet - Jack, I.djvu/357

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l’oncle, il eût certainement obtenu toutes les préférences. Mais le beau frisé n’y songeait pas. Il ne s’aperçut que Clarisse était séduisante, fine et jolie, que lorsqu’elle fut devenue sa petite tante, une petite tante à qui il prit l’habitude de parler en riant sur un ton de raillerie aimable de leur parenté singulière, lui se trouvant un peu plus âgé qu’elle.

Que se passa-t-il ensuite ?

Avec les facilités du voisinage, de l’intimité permise, de ces longues causeries le soir en tête à tête, pendant que le père Roudic s’endormait sur un coin de table et que Zénaïde veillait au château pour quelque toilette pressée, ces deux natures également attirantes et coquettes eurent-elles la force de se résister ? C’était peu croyable. Elles semblaient si bien faites l’une pour l’autre, la nonchalance de Clarisse se fût si bien appuyée sur l’épaule hardie et robuste du beau neveu.

Pourtant, malgré les apparences, la certitude n’existait pour personne. D’ailleurs les coupables, les accusés plutôt, avaient toujours entre eux une paire d’yeux terriblement ouverts, les yeux de Zénaïde, qui guettait depuis longtemps ce sinistre adultère couvant au foyer paternel.

Elle avait des façons de couper leurs entrevues, d’arriver à l’improviste, de les braver bien en face, qui résultaient d’une pensée constante. Fatiguée de sa journée, elle s’installait encore le soir, avec un tricot sur