les doigts, entre la gaîté de son cousin et les rêveries somnambules de sa belle-mère qui, le regard perdu, les bras le long du corps, dénoués dans une paresse d’attitude, eût passé sa nuit à écouter le beau dessinandier.
À côté de la confiance aveugle et fermée du vieux Roudic, Zénaïde était le vrai mari soupçonneux et jaloux. Et vous figurez-vous cela, un mari qui serait femme, avec tous les pressentiments, toutes les clairvoyances de la femme !
Aussi la lutte était chaude entre elle et le Nantais ; et la petite guerre d’escarmouches qu’ils se faisaient ouvertement cachait de sourdes colères, des mystères d’antipathie. Le père Roudic en riait comme d’un reste d’affection inavouée et de galant cousinage ; mais Clarisse avait des pâleurs en les écoutant, des défaillances de tout son être faible, incapable de lutter et désespéré devant la faute.
En ce moment, Zénaïde triomphait. Elle avait si bien manœuvré au château, que le directeur, ne pouvant décider le Nantais à partir pour Guérigny, venait de l’envoyer à Saint-Nazaire pour étudier pour le compte de l’usine des machines d’un nouveau modèle que les Transatlantiques étaient en train d’installer. Il en avait pour des mois à lever des plans, à tracer des épures. Clarisse n’en voulait pas à sa belle-fille de ce départ dont elle la savait l’auteur ; même elle en éprouvait un certain soulagement. Elle était de celles dont les