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Page:Daudet - L'Évangéliste, 1883.djvu/74

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pendant que la marmaille du voisinage, pantalons en loques, bretelles tombantes sur les manches percées, le regardait de la rue avec admiration.

Tout à coup : « Gare donc ! Gare ! » Le pavé sonne, les chiens aboient, enfants et pigeons s’éparpillent pour laisser la place à un belle voiture de maître, chevaux pie et livrée marron, qui vient de s’arrêter juste devant la maison des Lorie. Une vieille femme en descend, grande, sèche, dans une robe noire à pèlerine pareille, qui darde sur les deux enfants des yeux méchants embusqués derrière de gros sourcils épais comme des moustaches.

« Est-ce ici Mme Ebsen ? »

La mâchoire serrée, les poings aussi, l’élève du Borda répond avec un grand courage qu’admire la petite sœur : « Non… l’étage au-dessus… » et vite, il pousse la fenêtre sur cette vision de dame noire comme il y en a toujours dans les histoires de Sylvanire. Fanny, tout bas, du bout des lèvres : « C’en est une, pour sûr.

– Je crois bien que oui. »

Puis, au bout d’un moment, quand les pas s’éloignent, montant l’escalier : « As-tu vu comme