Page:Daudet - La Police et les chouans sous le Consulat et l’Empire, 1895.djvu/17

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

sant de leurs menées ténébreuses et arrosant de leur sang la voie resplendissante où marchait Napoléon. En 1813, ils luttaient encore, ardents, intrépides, infatigables. Après Le Nepveu de Carfort, Guillemot, Olivier Roland, Henri Forestier, Gogué, le chevalier de Céris, Élie Papin, La Haye Saint-Hilaire, le vicomte d’Aché, les deux Goyon, Armand de Chateaubriand, de Bar, pour la plupart morts à la peine. Louis de La Rochejaquelein, au moment où l’Empire allait sombrer, apparaissait en Bretagne avec de l’argent, des munitions, des armes fournies par les Anglais et préparait un soulèvement dont la seule rentrée des Bourbons empêcha l’éclat. Les partisans qu’il avait rassemblés se retrouvèrent debout pendant les Cent-Jours. Pour les contenir, Napoléon dut envoyer contre eux quelques milliers de ses meilleurs soldats dont la présence sur le champ de bataille de Waterloo eût peut-être assuré la victoire à ses armes et changé sa destinée.

Que ces lointains et mémorables épisodes aient été négligés et oubliés, au point de rester en marge de l’histoire, alors qu’à y regarder de près, ils en constituent les péripéties les plus pathétiques, ce n’est pas un mince sujet d’étonnement pour qui se donne la peine de les étudier. Sans chercher à expliquer cette anomalie, on peut dire qu’elle ne diminue par leur importance et qu’ils présentent cet avan-