Page:Daudet - La Police et les chouans sous le Consulat et l’Empire, 1895.djvu/185

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Il disait sa messe à l’hôpital. Au mois de mars 1806, alors qu’on le croyait disposé à se repentir et à se faire oublier, brusquement il disparut. Resté en relation avec La Haye Saint-Hilaire encore à Londres et ce dernier lui ayant annoncé son prochain retour, il était revenu dans le Morbihan pour y attendre son ami. Le 27 juin, il le reçut à son débarquement.


II

La Haye Saint-Hilaire ne revenait pas seul. Parmi les chouans qui l’accompagnaient se trouvaient deux anciens officiers de Georges : Jean-Louis Pourchasse et Jean Billy. Les nouveaux venus et l’abbé Guillevic furent bientôt rejoints par d’anciens compagnons d’aventures restés dans le pays : De Bar, le chevalier Scecilion, Polcarro, Maurice Legoff, Jean-Marie Bourgoin, Bertin, Julien Leguevel, Ledean et probablement plusieurs autres au sujet desquels il existe trop peu de renseignements pour qu’on puisse rétablir leur identité. Pour ceux mêmes dont nous avons les noms, les documents ne nous renseignent qu’à moitié. Jean-Marie Bourgoin avait été condamné par contumace. Bertin sortait des prisons de Vannes après une longue détention. Julien Leguevel vivait uniquement de brigandages et tirait profit de l’hospitalité qu’il donnait dans sa maison située en rase campagne à des bandits comme lui. Le tailleur Ledean se livrait au même métier. Tel paraît avoir été le personnel dont vivait entouré La Haye Saint-Hilaire. Mais, sans doute, sa bande ne tarda pas à se disperser, puisqu’on n’en voit figurer qu’une partie sous son commandement