Aller au contenu

Page:Daudet - La Police et les chouans sous le Consulat et l’Empire, 1895.djvu/216

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

pris corps. Le Chevallier s’était décidé à opérer contre la voiture qui transportait à Caen les recettes d’Alençon et d’Argentan. Cette voiture ne partait pas à date fixe. Elle attendait qu’il y eût charge complète. Mais il suffisait, pour opérer avec certitude, d’être averti du jour et de l’heure de son départ.

Mise au courant de cette résolution, Mme Aquet de Férolles, à qui tous les coins et recoins du pays étaient familiers, désigna elle-même le point le plus favorable à l’attaque : le bois du Quesnai, qui existait alors, à douze kilomètres de son logis de la Bijude, près du village de Langannerie, qu’on trouve en sortant de Falaise par la route de Caen. Le Chevallier, guidé par Lanoë, alla se rendre compte par lui-même des avantages stratégiques que présentait l’endroit et l’adopta.


III

Il ne restait plus qu’à trouver le personnel et les armes nécessaires à l’exécution de ces criminels desseins. Pour ce qui est du personnel, Armand Le Chevallier s’était occupé déjà de le réunir. Le garde-chasse Lanoë ayant refusé, malgré les offres et les promesses, de l’aider dans cette tâche compromettante, il avait confié le recrutement de la bande à un ancien commandant des compagnies chouannes.

Homme redoutable et redouté, vainement recherché depuis plusieurs années par la police impériale, Alain, dit le général Antonio, devait à ses nombreux méfaits non moins qu’à la violence de ses opinions royalistes la réputation sinistre attachée à son nom. Les individus