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LA DERNIÈRE PRISE D’ARMES[1]

I

Les grades, dans les armées vendéennes, étaient accordés au nom du roi et reconnus par lui. Aussi, les anciens chefs chouans qui, sous Louis XVIII, voulurent entrer dans l’armée, en obtinrent-ils d’équivalents à ceux qu’ils avaient eus pendant l’insurrection. Dès 1814, on voit les plus illustres de ces chefs devenir lieutenants généraux ou maréchaux de camp, recevoir en cette qualité des commandements. Sapinaud portait le titre d’inspecteur général des gardes nationales de la Vendée ; Louis de La Rochejaquelein était à la tête des grenadiers de la garde royale ; d’Autichamp commandait à Angers une subdivision dans la vingt-deuxième division militaire ; Suzannet et La Trémoille résidaient à Paris avec un emploi de leur grade ; de Sol de Grisolles en occupait

  1. Indépendamment des documents d’Archives, nous avons consulté pour cette partie de notre étude les Mémoires inédits de d’Andigné et de d’Autichamp ou du moins les fragments qu’en ont publiés l’abbé Crosnier (Angers, 1893) et M. D’Availles (Niort, 1890). Nous devons aussi de précieux renseignements au comte de Malartic, détenteur des papiers de son grand-père, et une intéressante communication au comte Du Chaffault, héritier de cette famille Du Chaffault, dont huit membres périrent en Vendée.