Page:Daudet - La Police et les chouans sous le Consulat et l’Empire, 1895.djvu/352

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L’histoire militaire de l’insurrection royaliste de 1815 n’est pas moins obscure que son histoire politique. Il nous a été impossible de reconstituer en leurs détails et dans leur ordre chronologique les innombrables rencontres des chouans avec les troupes régulières. Dans certaines relations, elles sont qualifiées pompeusement batailles. D’autres affirment qu’il n’y eut que des escarmouches. Sans doute, la vérité est-elle entre ces deux affirmations. Un des historiens de d’Andigné, l’abbé Crosnier, qui a eu ses mémoires sous les yeux, et à qui nous en devons un captivant résumé, raconte que ce partisan souleva son canton les 22 et 23 mai. «  Il fit une brillante promenade militaire à Pouancé, à Craon. Le 28, il livrait à Cossé sa première bataille qui fut une victoire. Mais elle fut chaudement disputée : d’Andigné eut son cheval tué sous lui. La promenade militaire continua par Le Bourg-d’Iré, Candé, La Pouèze, Saint-Clément-de-la-Place avec des alertes et des attaques, ici ou là, contre des convois ennemis et contre les soldats du général Lamarque. » Il semble bien que ce fut là le caractère de cette campagne. Il n’y eut de bataille proprement dite qu’en préparation et sur le papier, pas davantage de concentration de corps ni d’opérations simultanées.

La première affaire eut lieu à Aizenay en Vendée. Ce fut en réalité une déroute. Surpris, dans la nuit du 20 au 21 mai par le général Travot, le corps de Suzannet battit en retraite sans avoir combattu. À quelque distance