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Page:Daudet - La Police et les chouans sous le Consulat et l’Empire, 1895.djvu/360

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que désordres, indiscipline, contradictions, rivalités. Tandis que Lamarque et Travot, profitant de leurs avantages, activaient leur marche et précipitaient leurs coups, l’armée royale s’affaiblissait d’heure en heure par suite des désertions qui maintenant s’y produisaient sans relâche.

Pendant ce temps, Malartic, La Béraudière et Flavigny continuaient leurs démarches. Ne pouvant, à cause de l’éloignement, se rendre dans le Morbihan où commandait le général de Sol de Grisolles, ils lui écrivirent. Ce vieux chouan, héros vieilli des guerres anciennes, grisé par quelques succès remportés sur la petite garnison de Vannes, ne voulait pas entendre parler de pacification. Tout fier de tenir les troupes impériales en respect, il répondit aux envoyés de Fouché : « J’ai reçu, Messieurs, la lettre que vous m’avez écrite. Je ne crois pas devoir faire aucune réponse relative à l’objet qu’elle traite. C’est aussi l’opinion des principaux chefs qui servent avec moi. »

Les envoyés furent plus heureux avec d’Andigné. Il leur répondit : « Si le gouvernement veut de bonne foi faire cesser les troubles qui menacent de désoler l’ouest de la France, il faut traiter les différents partis d’une manière égale et se mettre tous à sa place, de manière à ce que personne ne soit mécontent. Tandis que les fédérés seront sous les armes, on ne peut nous demander de rentrer dans nos foyers, et si on les laisse en armes, il faut aussi que nous ayons quelques forces qui garantissent notre sûreté. »

Il énumérait comme suit les conditions préalables d’un traité de paix : 1° changement des préfets dans les départements où opéraient les royalistes ; 2° une déclaration qu’aucun serment ni soumission ne seraient exigés des habitants de ces départements ; 3° garantie