réveille. On le lave du haut en bas. Les corridors ruissellent d’eau. Férocement, comme toujours, les clefs de M. Viot se démènent. Terrible M. Viot, il a profité des vacances pour ajouter quelques articles à son règlement et quelques clefs à son trousseau. Le petit Chose n’a qu’à bien se tenir.
Chaque jour, il arrive des élèves… Clic ! clac ! On revoit devant la porte les chars à bancs et les berlines de la distribution des prix. Quelques anciens manquent à l’appel, mais des nouveaux les remplacent. Les divisions se reforment. Cette année comme l’an dernier, le petit Chose aura l’étude des moyens. Le pauvre pion tremble déjà. Après tout, qui sait ? Les enfants seront peut-être moins méchants cette année-ci.
Le matin de la rentrée, grande musique à la chapelle. C’est la messe du Saint-Esprit… Veni, creator Spiritus ! … Voici M. le principal avec son bel habit noir et la petite palme d’argent à la boutonnière. Derrière lui, se tient l’état-major des professeurs en toge de cérémonie. Les sciences ont l’hermine orange ; les humanités, l’hermine blanche. Le professeur de seconde, un freluquet, s’est permis des gants de couleur tendre et une toque de fantaisie ; M. Viot n’a pas l’air content. Veni, crealor Spiritus ! … Au fond de l’église, pêle-mêle avec les élèves, le petit Chose regarde d’un œil d’envie les toges majestueuses et les palmes d’argent… Quand sera-t-il professeur, lui aussi ?… Quand pourra-t-il reconstruire le foyer ? Hélas ! avant d’en arriver là, que de temps encore et que