de peines ! Veni, creator Spiritus ! … Le petit Chose se sent l’âme triste ; l’orgue lui donne envie de pleurer… Tout à coup, là-bas, dans un coin du chœur, il aperçoit une belle figure ravagée qui lui sourit… Ce sourire fait du bien au petit Chose, et, de revoir l’abbé Germane, le voilà plein de courage et tout ragaillardi ! Veni creator Spiritus ! …
Deux jours après la messe du Saint-Esprit, nouvelles solennités. C’était la fête du principal. Ce jour-là, — de temps immémorial, — tout le collège célèbre la Saint-Théophile sur l’herbe à grand renfort de viandes froides et de vins de Limoux. Cette fois comme à l’ordinaire, M. le principal n’épargne rien pour donner du retentissement à ce petit festival de famille, qui satisfait les instincts généreux de son cœur, sans nuire cependant aux intérêts de son collège. Dès l’aube, on s’emplit tous, — élèves et maîtres, — dans de grandes tapissières pavoisées aux couleurs municipales, et le convoi part au galop, traînant à sa suite, dans deux énormes fourgons, les paniers de vin mousseux et les corbeilles de mangeaille… En tête, sur le premier char, les gros bonnets et la musique. Ordre aux ophicléides de jouer très fort. Les fouets claquent, les grelots sonnent, les piles d’assiettes se heurtent contre les gamelles de fer-blanc. Tout Sarlande en bonnet de nuit se met aux fenêtres pour voir passer la fête du principal.
C’est à la Prairie que le gala doit avoir lieu. À peine arrivé, on étend des nappes sur l’herbe, et les enfants crèvent de rire en voyant messieurs les