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IX
l’affaire boucoyran

Avec la Saint-Théophile, voilà les vacances enterrées.

Les jours qui suivirent furent tristes ; un vrai lendemain de mardi gras. Personne ne se sentait en train, ni les maîtres, ni les élèves. On s’installait… Après deux grands mois de repos, le collège avait peine à reprendre son va-et-vient habituel. Les rouages fonctionnaient mal, comme ceux d’une vieille horloge, qu’on aurait depuis longtemps oublié de remonter. Peu à peu, cependant, grâce aux efforts de M. Viot, tout se régularisa. Chaque jour, aux mêmes heures, au son de la même cloche, on vit de petites portes s’ouvrir dans les cours et des litanies d’enfants, roides comme des soldats de bois, défiler deux par deux sous les arbres ; puis la cloche sonnait encore, ding ! dong ! — et les mêmes enfants repassaient sous les mêmes petites portes. Ding ! dong ! Levez-vous. Ding ! dong ! Couchez--