Page:Daudet - Le Petit Chose, 1868.djvu/200

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Soudain un grand coup de poing ébranle la cloison de mon côté, du côté de la ruelle. Consternation générale.

— C’est Coucou-Blanc… me dit Jacques tout bas dans l’oreille.

— Coucou-Blanc !… Qu’est-ce que cela ?

— Chut !… pas si haut… Coucou-Blanc est notre voisine. Elle se plaint sans doute que nous l’empêchons de dormir.

— Dis donc, Jacques ! quel drôle de nom elle a notre voisine !… Coucou-Blanc ! Est-ce qu’elle est jeune ?…

— Tu pourras en juger toi-même, mon cher. Un jour ou l’autre, vous vous rencontrerez dans l’escalier. Mais en attendant, dormons vite… sans quoi Coucou-Blanc pourrait bien se fâcher encore.

Là-dessus, Jacques souffle la bougie, et M. Daniel Eyssette (de l’Académie française) s’endort sur l’épaule de son frère comme quand il avait dix ans.