leur avait semble bon. Tu penses, quelle découverte pour la tragédienne ! Jusque-là elle avait cru à mon histoire de fille noble et de parents grands seigneurs ; mais quand elle en fut à cette lettre, elle comprit tout et partit d’un grand éclat de rire :
« La voilà donc, cette jeune patricienne, cette perle du noble faubourg… elle s’appelle Pierrotte et vend de la porcelaine au passage du Saumon… Ah ! je comprends maintenant pourquoi vous ne vouliez pas me donner la boîte. » Et elle riait, elle riait…
« Mon cher, je ne sais pas ce qui me prit ; la honte, le dépit, la rage… Je n’y voyais plus. Je me jetais sur elle pour lui arracher les lettres. Elle eut peur, fit un pas en arrière, et s’empêtrant dans sa traîne, tomba avec un grand cri. Son horrible négresse l’entendit de la chambre à côté et accourut aussitôt, nue, noire, hideuse, décoiffée. Je voulais l’empêcher d’entrer, mais d’un revers de sa grosse main huileuse elle me cloua contre la muraille et se campa entre sa maîtresse et moi.
« L’autre, pendant ce temps, s’était relevée et pleurait ou faisait semblant. Tout en pleurant, elle continuait à fouiller dans la boîte : « Tu ne sais pas, dit-elle à sa négresse, tu ne sais pas pourquoi il a voulu me battre ? Parce que j’ai découvert que sa demoiselle noble n’est pas noble du tout et qu’elle vend des assiettes dans un passage… »
« — Tout ça qui porté zéperons, pas maquignon, dit la vieille en forme de sentence.