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Page:Daudet - Numa Roumestan, Charpentier, 1881.djvu/237

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XIII

LE DISCOURS DE CHAMBÉRY


Non, non, je me fais hironde… e… elle
Et je m’envo…o…le à tire d’ai…ai…le…

De sa voix aigrelette qui, ce matin, s’était levée toute limpide et de belle humeur, la petite Bachellery, serrée dans un caban de fantaisie à capuchon de soie bleue pour aller avec une petite toque entortillée d’un grand voile de gaze, chantait devant sa glace en achevant de boutonner ses gants. Sanglée pour l’excursion, sa joyeuse petite personne avait une bonne odeur de toilette fraîche et de costume neuf, strictement ordonné, en contraste avec les gâchis de la chambre d’hôtel, où les restes d’un souper traînaient sur la table au milieu des jetons, des cartes, des bougies, tout près du lit découvert et d’une grande baignoire pleine de cet éblouissant petit-lait d’Arvillard souverain pour calmer les nerfs et satiner la peau des baigneuses.