Page:Daudet - Rose et Ninette, Le trésor d'Arlatan, La Fédor, 1911.djvu/244

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vie qu’ils sont en train d’ensevelir là-haut… »

Il levait les yeux vers une des fenêtres du premier étage dont le rideau blanc, curieusement écarté, retomba tout aussitôt contre la vitre. La sœur de Louise guettait l’effet de son refus ; rester là plus longtemps eût été vraiment trop lâche.

« Mais c’est impossible, tu ne peux pas t’en aller seul, dit Veillon accompagnant son ami vers la rue… Nous allons revenir ensemble.

– Non, non… Reste, je le veux. Il faut que tu sois là, que tu me remplaces jusqu’à la fin, surtout s’il est vrai – comme tu dis – que la malheureuse fille ait pensé à moi dans ses derniers moments… Allons, rentre vite, et à bientôt. Maintenant nous te reverrons le dimanche, j’imagine… »

Du Bréau repoussa la grille en bois de l’entrée, et, plus ému qu’il n’aurait voulu le paraître, s’éloigna de l’étude à grands pas.