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LA FÊTE DES TOITS

IV

Là-dessus les petites lumières se répandirent de tous les côtés, comme si l’on avait secoué sur la neige des toits toutes les branches allumées d’un sapin de Noël. Pas une cheminée n’était oubliée, depuis les palais entourés de terrasses et d’arbres blancs de givre jusqu’à ces pauvres toits de misère qui semblent s’étayer l’un l’autre pour ne pas crouler sous le poids. Bientôt sur toutes les maisons de Paris on entendit cette sonnerie de grelots, tous ces bruits fantaisistes et divers qui entourent les magasins de jouets, les bêlements des moutons, le bégayement des poupées, le froissement des satins brodés, les crécelles, les trompettes, les tambours, les roulettes des chevaux de poste, le coup de fouet des postillons, la roue ailée des moulins à vent. Tout cela s’agitait, disparaissait, bondissait le long des cheminées. Où