à la partialité de son Malville, j’emporte mon petit et je vais me cacher avec lui au bout du monde. »
Un silence ému, un long silence suivit cette menace de fuite et de séparation où leurs idées semblaient déjà s’espacer, en détresse. Soudain Régis de Fagan, comme s’il pensait tout haut : « Au fait, pourquoi ne pas divorcer ? Après ce premier jugement en votre faveur, rien ne vous sera plus facile…
— Et quel avantage ? »
Il devint très pâle :
« L’avantage de pouvoir vous remarier et, dans l’homme qui vous aimerait, de trouver un défenseur naturel pour Maurice et pour vous.
— Me remarier !… Oh ! je crois bien que mon expérience du mariage est faite… D’ailleurs j’ai toute une famille très catholique… Ma chère mère appelait le divorce un sacrilège, et moi-même, élevée dans ses idées… »
Elle s’interrompit vivement :
« À propos… et votre femme, l’avez-vous vue ? j’oubliais de vous en parler.
— Je l’ai vue.
— Sans émotion ?
— Aucune. Une ancienne maîtresse rencontrée par hasard à un tournant de rue.
— Voilà ce que le divorce a fait du mariage, murmura Pauline Hulin devenue toute rose en