Page:Daudet - Théâtre, Lemerre, 1889.djvu/260

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tant mieux !… Qu’elle me méprise et que je sois seul à souffrir !… (Cachetant sa lettre.) Namoun !… où est-il donc ?… Namoun !…

namoun, sur le divan.

Evouah !…

henri.

Comment ! te voilà encore couché… Tu as donc fini de ranger, ici ?

namoun.

Ci fini.

henri.

Tu as enlevé ce qui pouvait nous trahir : les dessins, les portraits, les vêtements ?

namoun, sans bouger du divan, montrant la pièce à côté.

Ih ! tout ça là-dans.

henri.

Bien… Il faudra enlever la clef de cette chambre. Tout serait découvert si on y entrait. Et nos tableaux, combien en as-tu descendu ? (Regardant l’atelier.) Quatre ! Oh ! c’est assez… (Il prend une toque en velours grenat, attachée à un chevalet, et la jette à Namoun.) Emporte-moi donc cette toque. Ils savent bien que je ne mets pas de ces choses-là. Il faut être ce gandin de Gontaut pour se fourrer des inventions pareilles sur la tête. Encore un qui croit qu’on a besoin de se déguiser pour faire de la peinture. (Namoun emporte la toque dans la pièce à côté.) Pauvre mère ! va-t-elle être contente de me voir au milieu de tout ce luxe… (Regardant sa lettre, qu’il tient.) C'est