Page:Daudet - Théâtre, Lemerre, 1889.djvu/333

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ici ; seulement… Et voilà pourquoi j’insiste… Je ne voudrais pas que Louise se crût engagée envers Franqueyrol parce qu’il est mon ami… (À Louise.) Car enfin, voyons… il n’y a pas même un mois que tu le connais…

louise.

Pas même un mois ! Voilà six ans que je m’endors tous les soirs en pensant à lui…

henri.

Vraiment !… (Il regarde du côté des papiers.) Alors, avant de l’avoir vu, tu n’avais pas déjà quelque joli petit nom tapi dans un pli de ton cœur ?

louise.

Il y a écrit « Franqueyrol » partout, dans mon cœur.

henri, se levant.

Parbleu ! je suis curieux de voir quelle mine il peut faire en entendant ces choses-là. (Il va vers les papiers.)

madame jourdeuil.

Comment ?

louise, se cachant dans les bras de sa mère.

Oh ! maman, il était là…

henri.

Eh oui ! il était là… Est-ce qu’ils ne sont pas toujours là en pareil cas ? (À Franqueyrol, en soulevant les papiers.) Eh bien ! sortiras-tu, voyons ?