Page:Daudet - Théâtre, Lemerre, 1889.djvu/332

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le père Borniche… C’est… regarde-moi donc… C’est Franqueyrol.

louise.

Franqueyrol… Oh ! quel bonheur !…

madame jourdeuil.

Eh bien, Louisette… (Louise, un peu confuse, cache son joli visage dans ses mains.)

henri, riant.

Merci !… il fait bon avoir affaire à toi. Au moins on sait tout de suite à quoi s’en tenir.

louise, écartant ses mains.

Eh bien, oui… quel bonheur ! Et je ne m’en dédis pas… Quel bonheur que l’homme qui a sauvé mon frère, que ce vaillant, ce héros, ait pris garde à une petite fille comme moi… Voici ma réponse, Henri : J’aime Pierre Franqueyrol de toute mon âme, et si vous le permettez, je me charge de lui rendre en dévouement et en tendresse tout ce que la maison lui doit.

madame jourdeuil.

Mais, mon enfant, il est trop riche.

louise, émue.

Trop riche ?

henri.

Non ! Non ! ma mère !… il n’est pas question de richesse ici… Sans quoi, dis-moi quelle fortune serait capable de payer cette âme divine, et ces jolis yeux rieurs où ton vilain mot d’argent vient de faire monter les larmes. Non il ne s’agit pas de richesse