Page:Daudet - Trente ans de Paris, Flammarion, 1889.djvu/142

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dans un atelier d’artistes, des soirées dans le monde, au faubourg Saint-Germain (il en avait plein la bouche, de son faubourg de Séїnt-Germéin !) où le gaillard rendait rêveuses des douairières coiffées à l’oiseau, en répétant effrontément sa fameuse phrase : « Ce m’est vénu de nuit, sous un olivier, en écoutant çanter le rossignou… »

En attendant, comme il s’agissait de ne pas se rouiller, et de conserver, malgré les mille distractions de la vie d’artiste, le moelleux du doigté et la pureté de l’embouchure, notre Provençal ingénu imagina de répéter ses aubades et ses farandoles, le soir, en plein Paris, au cinquième de l’hôtel garni qu’il occupait au quartier Bréda. — Tu… tu ! — Pan… pan ! — Tout le quartier s’émeut de ces grondements insolites. On s’ameute, on porte plainte, Buisson n’en continue que de plus belle, répandant à tour