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Page:Daudet - Trente ans de Paris, Flammarion, 1889.djvu/19

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Littéralement je mourais.

Hélas ! la crémerie, une crémerie de la rue Corneille, n’était pas encore ouverte ; il nous fallut attendre longtemps, en nous promenant aux environs, pour nous réchauffer, et tout autour de l’Odéon, qui m’imposait avec son vaste toit, son portique et son air de temple.

Enfin les volets s’écartèrent ; un garçon à moitié endormi nous fit entrer, traînant avec bruit ses pantoufles lâches et grommelant comme les hommes d’écurie qu’on réveille aux stations de poste pour atteler le relai. Ce déjeuner au point du jour ne s’effacera jamais de ma mémoire : il me suffit de fermer les yeux pour revoir la petite salle aux