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Page:Daudet - Trois Souvenirs, 1896.djvu/80

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masque paisible, des mouvements rationnels. Par la croisée entr’ouverte d’une salle basse, je vois une belle fille, les bras nus, la jupe relevée en tablier, frottant le carreau avec vigueur : c’est une folle.

La cour suivante que nous traversons, plantée d’arbres, est plus tumultueuse. Sur le bitume qui longe les cellules sont assises deux filles en sarrau bleu, les cheveux répandus, jolies, toutes jeunes. L’une rit aux éclats, se renverse, embrasse à pleines joues l’idiote morne, sans regard, affaissée à côté d’elle. Une autre, très grande, très agitée, se promène à pas furieux, s’approche de nous, interpelle