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AU BALCON


V



De rester le sujet féal de Pâquerette
Je n’eus aucun mérite et ne m’en vante pas,
Car tu portes en toi l’affinité secrète,
L’invisible lien qui m’attache à tes pas ;

Depuis combien de temps !… voici bientôt six lustres
Telle, dessous la treille ombreuse d’autrefois,
Je te vis et t’aimai — brillant d’un nouveau lustre,
Telle encore et je t’aime et plus belle te vois.

Oh ! le Ciel me combla de bien longues richesses
Qui fit vibrer nos deux âmes à l’unisson
Et nous permit, un soir, d’avouer leurs promesses
Sur le joli balcon béni de ta maison.