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Page:Dauphin - L’Âme de mon violon, 1902.djvu/72

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LUNE DE MIEL


Avec art elle en ramène
De longs flots et sur ses doigts
Les tord, les roule et sans peine

Les redresse hauts et droits
Pour les recourber en proue
Sur sa nuque où par endroits

Un frison rit et se joue
De l’épingle qui voudrait
L’emprisonner, mais échoue.

Or je sais, moi, le secret
Du frison rebelle : il aime
La caresse — ô l’indiscret !

D’un fin duvet que, moi-même
Pris à ses doux lacs d’amour,
Sur ton cou — divin poème,

Je voudrais baiser toujours.