Page:Daveluy - À l'école des héros, 1931.djvu/123

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— Mon frère ne sortira pas d’ici ; de gré ou de force, il ne s’éloignera pas avant que je lui aie parlé.

— Tu m’étonnes, Kinætenon. Je resterai, voyons, je resterai. De gré, non de force. Que veut dire ton attitude ?

— Assieds-toi, Charlot. Plus près de moi. Il y a des oreilles que les sons de ma voix peuvent faire rougir de colère… Bien. Écoute-moi avec tout ton être maintenant. Mon frère est en danger ici. Il y va de sa vie, s’il ne veut se conformer au plan que je vais lui soumettre.

— Kinætenon, mon frère, n’expose pas ton plan avant de me faire connaître les raisons qui t’y obligent. Ton impassibilité m’énerve. Songe que je n’appartiens pas à ta race. La mienne est prompte, souvent fougueuse. Elle n’aime à agir, surtout à obéir que dans la pleine clarté d’une décision bien motivée.

— Soit, Charlot. Je vais tout te dire, quoique je doive fort peiner ton cœur et assombrir tes pensées.

— Quelques mots encore Kinætenon, avant que je t’écoute religieusement comme tu le désires. Mon frère m’aime-t-il toujours ?

— Oui.

— Bien. Mon frère a-t-il toujours confiance en son ami Charlot ? Lui reproche-t-il quelque chose de grave en sa conduite, ici, à Ossernenon ?