Page:Daveluy - À l'école des héros, 1931.djvu/124

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— Kinætenon a pleine confiance. Kinætenon n’a rien, rien à reprocher à son frère français.

— Merci. Tu peux maintenant dire tout ce qu’il te conviendra de me dire, Kinætenon. Tu ne troubleras ni mon esprit, ni mon cœur. Est-ce que mon courage n’essaie pas toujours de valoir le tien ?

— Oui, oui, mon frère a le courage d’un jeune loup, mais non la prudence d’un serpent, ni la patience d’une tortue.

— Kinætenon, je t’en supplie, parle, parle, qu’y a-t-il ?

— Mon frère, il s’agit du père de la prière, qui doit venir hiverner ici.

— Du Père Jogues ?

— Oui. Il a malheureusement laissé ici, parmi nous, au départ, un coffret. Ce coffret est rempli de mauvais sorts, dit-on partout. Quelques-uns de ces sorts, hélas ! font en ce moment leur apparition. Malheureux Père de la prière ! Pourquoi, ah ! pourquoi a-t-il commis cette imprudence ? Je sais bien, moi, mon frère, qu’il est bon, le Père, que les sorts contenus dans son coffret n’étaient pas destinés à venir fondre sur nous. Je sais qu’il les réservait aux traîtres et aux méchants seulement, qu’ils soient de chez nous ces traîtres et ces méchants, ou bien de son propre pays.

— Kinætenon, quels mauvais sorts fondent sur vous ? Lesquels ? et depuis quand ? Tu m’étonnes, oh ! combien !

— Depuis hier, une épidémie s’est déclarée,