Page:Daveluy - À l'école des héros, 1931.djvu/125

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ici. Il y a trois enfants de morts, ce matin. On vient de me l’apprendre. On a pu cacher à tous ce malheur, encore, sur l’ordre de Kiotsaeton, mon oncle.

— Et puis ?

— L’orage, hier soir, tu sais, il a été terrible.

— Oui, oui, je sais.

— Eh bien, il a été si terrible, Charlot, qu’il a endommagé, par sa grêle, une partie de la moisson, de notre belle moisson.

— En effet, Kinætenon, ce sont des malheurs affreux que cette épidémie qui a déjà fait des victimes, que cette grêle qui dévaste votre belle moisson. Seulement, je ne comprends pas pourquoi vous attribuez toutes ces calamités au pauvre coffret d’un missionnaire… Et puis, rappelle-toi, Kinætenon, le père Jogues a justement parlé de ce coffret le soir de son arrivée au fort Richelieu… Il nous a raconté comment il avait rassuré les Sauvages de ta tribu à son sujet. Hé ! il avait même fait voir le contenu de ce coffret à tous et à chacun… Alors, comment a-t-on pu faire revivre toute cette histoire de mauvais sorts ? Oui, oui, qui a fait renaître dans les cœurs d’aussi injustes soupçons ? Qui ? Qui ? Kinætenon, nomme-moi le, ou je vais de ce pas le confondre devant tous. Le misérable !