Page:Daveluy - À l'école des héros, 1931.djvu/127

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l’on fera de moi… Je sors… Je cours chez le sorcier… Kinætenon, voyons, Kinætenon, laisse-moi passer.

— Fou, fou, fou ! rugit entre ses dents le sauvage. Il retenait à grand peine le jeune homme, tout bouillant d’indignation et de courage… Charlot, cria-t-il soudain, au nom de ta sœur, cesse de me résister. J’ai un plan à te proposer, je te l’ai dit, il y a un instant.

— Parle vite alors, Kinætenon… Vite ! Je ne m’assois même pas. Vois, je tremble de colère.

— Cela te calmerait-il de savoir le coffret entre les mains de mon oncle, le capitaine Kiotsæton ? Il le conserverait avec quel respect, sous sa tente, en attendant de le remettre à qui de droit.

— Le sorcier ne permettra pas cela, tu déraisonnes, Kinætenon.

— S’il reçoit l’ordre des Anciens d’en agir ainsi, il se soumettra, mon frère.

— Mais qui va s’occuper de réunir les Anciens de la bourgade, qui priera Kiotsæton de veiller sur le coffret ?

— Moi, dit tranquillement Kinætenon. Ce disant, il redressait sa haute taille, bouclait son ceinturon et y remettait ses armes.

— Je t’accompagne alors ? À nous deux, nous aurons raison en effet des esprits qui s’émeuvent dangereusement.