Page:Daveluy - À l'école des héros, 1931.djvu/131

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plâtre. On le lia à un arbre en face de la tente de Kinaetenon.

Les deux sauvages que le sorcier avait chargés de perquisitionner dans la cabane ressortirent alors avec le coffret. Le sorcier jubilait. Les Iroquois criaient, hurlaient, levaient les poings, les bâtons, les tomahawks dans la direction de Charlot.

Le sorcier imposa le silence. « Mes frères, dit-il avec une perfide douceur, vous ai-je trompés ? »

— Non, non, non, cria-t-on. Brûlons ce chien de Français… avec le coffret !… Brûlons-les ! Brûlons-les tous deux ensemble !

— Bien, mes frères. Votre volonté sera satisfaite, car nous devons ainsi, en effet, conjurer nos maux… Mais voici le grand et distingué capitaine Kiotsaeton. Il approche avec son vaillant neveu Kinaetenon… Hélas ! celui-ci ne se doute guère quel traître il avait la bonté de nommer son frère ! Hélas ! trois fois hélas, finit obséquieusement le sorcier, les yeux baissés.

— À mort le Français ! Au feu ! Au feu ! » vociféraient les Iroquois.

Le capitaine Kiotsaeton et Kinaetenon s’approchaient au pas de course, maintenant. Kinaetenon, apercevant Charlot, garrotté, la bouche bandée, couvert de sang et presque nu, poussa un oh ! oh ! formidable de rage et se