Page:Daveluy - À l'école des héros, 1931.djvu/38

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du monde. Il n’était pas du tout cruel, celui-là, du moins pour moi. Mais quel orgueil, quelle tête volontaire il avait, il a encore !

— Je m’étonne que tu ne sois pas tombé chez moi ce matin, en compagnie de cet ami sauvage. Il court nos bois avec délices, peut-être ? Hé ! s’en sont-ils donnés tout l’hiver, Messieurs les ambassadeurs iroquois. Notre forêt n’a plus de secret pour eux.

— Oui, les Algonquins en sont-ils assez mécontents !

— C’est que, comme quelques-uns d’entre nous, ils ne croient pas du tout à leur sincérité. Simon Piescaret, par exemple, les foudroie du regard plus souvent qu’à son tour. Ah ! si notre bon Guillaume Couture n’eut pas été ainsi qu’un tampon bienfaisant, entre eux tous, cet hiver, que ne serait-il pas survenu ? Enfin… qui vivra, verra !… Pourvu que ce ne soit pas, ajouta plus bas l’interprète, qui mourra, verra ! »

Charlot avait repris sa randonnée à travers la cabane. Il poussa bientôt une exclamation de plaisir : « Oh ! quel bijou que ce pistolet !… Eh ! eh ! il est chargé, tout prêt… Si je l’essayais !… M. de Normanville, supplia-t-il, en se retournant, venez avec moi. Ayons une séance de tir. Depuis ma maladie, je touche si rarement à un pistolet. Vous jugerez de mes progrès… « étonnants », a bien voulu admettre mon commandant ce matin même. J’ai tué un merle au