Page:Daveluy - À l'école des héros, 1931.djvu/37

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des yeux avec surprise. Pourquoi sortez-vous à nouveau vos habits de gala ? »

Normanville venait de déposer sur la table sa casaque en drap écarlate, ses hauts-de-chausses garnis d’ornements pompeux, son chapeau à panache blanc, ses gants à franges grises et jaunes.

« Voici, mon petit Charlot. Je désire faire bonne figure au dernier Conseil. Il faut, vois-tu, que l’on puisse toujours comparer favorablement les « capitaines français » aux splendides sauvages, parés avec recherche, que seront sans doute encore notre ami Algonquin. Piescaret ou le chef de l’ambassade iroquoise. Kiotsaeton. Ah ! celui-ci, si tu l’avais aperçu à la grande assemblée de la paix, il y a quelques semaines, alors que tu étais si souffrant ! Quel homme magnifique, comme taille, comme prestance. comme éloquence aussi !

— Cet Agnier appartient à la tribu de mes ravisseurs d’autrefois, je vous l’ai dit déjà M. de Normanville ! Il est illustre depuis longtemps déjà parmi les siens. Mon ami Kinaetenon lui est apparenté de près. Cela me servit beaucoup jadis, en ma captivité. Car, quoique plus âgé que moi de trois ans, nous étions devenus, Kinaetenon et moi, après nous être querellés, défiés, mesurés, les meilleurs amis