Page:Daveluy - À l'école des héros, 1931.djvu/71

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— Parfait, voilà qui est parfait, » approuva le gouverneur, en répondant aux saluts profonds des Algonquins. Une petite conversation diplomatique, où Normanville, avec sa bonne grâce ordinaire, servit de truchement, eut lieu séance tenante ».

On dut s’interrompre. Des cris, des coups d’arquebuse, de nombreux rappels à l’ordre, éclataient sous les murs du fort. Jean Amyot se pencha à une fenêtre, puis s’avança, disant : « Que Votre Excellence excuse ce contre-temps, mais je viens d’entendre les mots de « duel », de « blessés », d’indiscipline militaire… »[1]

La Poterie sursauta. « Comment ?… Les soldats de la garnison se seraient permis ?… Excellence, continua-t-il, en se maîtrisant, ne vous attardez pas ici à cause de cet incident. Je vais enquêter et sévir immédiatement ».

Mais, au contraire, on s’inquiétait, on s’informait. « Au moins, mon bon Amyot, pria le Père Jogues, voyez si l’on n’est pas blessé trop grièvement ? »

L’interprète n’eut pas à s’enquérir des détails demandés, la porte s’ouvrit brusquement. Un capitaine de la garnison entra, suivi de Charlot, l’air un peu confus, un peu penaud. Il dissimulait le mieux qu’il pouvait un bandage sommaire, ensanglanté, qui enveloppait sa main droite.

Comme tous regardaient les deux arrivants,

  1. Petit incident du temps authentique.