Page:Daveluy - À l'école des héros, 1931.djvu/86

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authentique, Relation des Jésuites. Année 1646).

— Mais… s’exclama le malade, en se soulevant, vous partez déjà, pourquoi vous en allez-vous si tôt, M.  de Normanville ?

— Vous me reverrez demain, mes amis. J’ai une affaire à traiter avec mon frère Jean. Elle presse. Et puis, recouche-toi, Charlot. C’est assez de chaise longue pour une première fois.

— Bien, bien… approuva Charlot qui glissa sa tête fatiguée dans le creux de ses oreillers, puis se laissa remettre au lit par Normanville.

Perrine se remit à sa tapisserie, une fois l’interprète parti. Les yeux de Charlot se fixèrent sur les mains adroites de sa sœur. Il en suivait les gestes doux, prestes, gracieux. Mais qu’ils étaient donc toujours les mêmes, ces gestes, invariablement les mêmes…

Il s’assoupit.

Des aboiements bruyants, nombreux se firent entendre. Ils venaient du côté de la forêt contiguë à cette partie du fort.

Le malade s’éveilla.

— Perrine, tu as entendu ? C’est Feu, c’est mon bon chien qui se lamente ainsi. J’en jurerais.

Perrine se leva et se pencha à la fenêtre.

— Tu ne te trompes pas. Mais il est encore dans la forêt.

— Je t’en prie, appelle-le, fais-le monter ici dès qu’il aura sauté le mur du fort.

— Il te fatiguera.

— Allons donc !