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Page:Daveluy - À l'école des héros, 1931.djvu/98

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— Je le voudrais. Mais les Hurons qui nous accompagnent ne peuvent nous accorder un seul jour de répit. C’est un peu la raison de mon départ précipité… J’ai appris cela hier soir que quelques sauvages partaient de ce côté… Et puis,… et puis, Perrine, tu le sais, ici, je n’en peux plus de mortification… Je me sens traité en enfant… Je suis guéri, voyons, bien guéri et pourrais reprendre sans danger mes habitudes… Ce médecin abuse de ma docilité…

— Pauvre Charlot ! Tant d’impatience contre tant de tendresse après tout !… Bonjour donc, mon frère, reviens bientôt… non, quand tu le voudras !

— Perrine, Perrine ! Ce que tu m’en veux ! Allons, accompagne-moi jusqu’à la grève. D’ici là, je t’arracherai bien un sourire.

— Hélas ! j’ai le vague pressentiment que cette excursion est le prélude de beaucoup d’autres événements…

— Mais non, mais non. Couvre-toi bien. Le vent est assez frais, ce matin. Tu sais, le capitaine Rabineau te ramènera. Je l’en ai prié, espérant que tu viendrais assister à mon départ.

— Un instant encore… Il faut que j’écrive mon court billet au commandant du Fort.

— Tu me rejoindras en bas, alors. À tout à l’heure, ma trop sage petite sœur. Ne recommande pas au Capitaine de La Crapaudière