Page:Daveluy - L'esclave des Agniers, 1933.djvu/138

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cher Normanville durant quelques heures me trouve sans aucune force de résistance. »

En ce moment, le bruit de nombreux cris, roulements de tambour, et la fuite précipitée de plusieurs soldats et sauvages non loin, sur la grève, atteignit l’oreille des deux interlocuteurs.

— Qu’est-ce que ce tintamarre ? fit Le Moyne. J’y cours.

— J’irais volontiers, moi aussi, n’était ma misérable tenue…

— Tenez, fit Le Moyne, qui prenait en mains un pistolet, prenez mon manteau, couvrez-vous, tandis que je m’assure si je suis nanti d’assez de plomb pour n’être pas tenu d’aller m’approvisionner au Fort. J’accepte…

— Merci, Le Moyne. J’accepte… Fort heureusement. j’ai un excellent mousquet, quant à moi ! Et un couteau qui a fait ses preuves ! Filons. Toi, fit-il, en s’adressant au Huron, veille sur notre canot. Nous partons toujours demain, au petit matin ».

Des voix s’élevèrent à nouveau, plus près. « Le Moyne ! criait-on, Le Moyne ! Ici ! À l’aide ! Les Iroquois s’approchent. Les Iroquois demandent à parlementer ! »

Le Moyne répondit avec empressement : « Bien, les amis ! J’accours ! Me voici ! Me voici ! »