iroquoise particulière aux Agniers. Soudain, un frisson d’horreur et d’épouvante secoua tout le corps amaigri du jeune soldat.
L’un des Iroquois disait à l’autre, d’une voix féroce :
« Hé ! hé ! mon frère, vois là-bas les nôtres. Ils arrivent au pied du mur de ces chiens de Hurons.
— Ah ! ah ! ah ! s’exclama l’autre, nos ennemis vont en faire des grimaces tout à l’heure. Nous les tuerons tous. Pas un ne pourra échapper. Notre attaque a été trop habilement et longuement préparée. Allons, allons, courons les rejoindre. Je veux à ma ceinture accrocher bien des chevelures. Je vise surtout à m’emparer de celle du Père de la prière.
— Tu ne le pourras, répondit l’autre, qui vérifiait le nombre de ses flèches, nos sagamos vont se réserver cet honneur. Quel ambitieux fou devient mon frère, à chaque nouveau combat.
— Qu’en peux-tu dire ? Qu’en peux-tu dire… Mais partons, et au pas de course.
— Oui, les cris de nos frères vont être poussés bientôt.
Charlot attendit qu’ils se fussent vraiment éloignés pour se mettre debout. Il se sentait plus mort que vif.
« Mon Dieu ! mon Dieu ! C’était donc à l’assaut de la Mission de Saint-Joseph que se ren-