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Page:Daveluy - L'esclave des Agniers, 1933.djvu/188

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daient tous ces diaboliques Iroquois ».

« Que faire ? se disait Charlot, que tenter pour prévenir tous ces braves gens en péril de mort ! Et le saint Père Daniel ? Et, ô douleur. Fleur-de-Lis, où se tient-elle en ce moment ? »

Charlot, les dents serrées, tout son être contracté par l’angoisse, la rage, la douleur, ne pouvait cependant qu’avancer lentement en se dissimulant tantôt derrière un arbre, tantôt dans l’arbre même. Il vit, le cœur serré à en mourir, les Iroquois escalader soudain le mur de pieux, après avoir poussé leurs terribles cris de guerre. Il entendit les premiers cris de détresse des Hurons terrifiés par cette attaque sanglante et imprévue.

Enfin, lorsqu’il aperçut le dernier Iroquois sauter par-dessus la palissade, il sortit de sa cachette et se mit à courir dans la direction du Fort, mais vers la porte du Sud.

Il constata bientôt, avec un profond soupir de soulagement, que de ce côté, du moins, l’issue était encore libre. Des Hurons, hommes, femmes et enfants en sortaient à la hâte, gagnant les bois.

Rasant les murs, Charlot parvint à se glisser, à un moment propice, dans le Fort même. Il prit la route de la chapelle, pistolets au poing, regardant avec soin à droite et à gauche. Il se heurtait aux Hurons, qui fuyaient en nombre de plus en plus grand. Enfin, il put entrer par une porte de côté dans la chapelle.

Ô le spectacle inoubliable que Charlot vit