Page:Daveluy - L'esclave des Agniers, 1933.djvu/191

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ment avait été terrible en apercevant Charlot. Elle nécessitait des soins immédiats.

Le jeune soldat prit dans le sac qu’il portait en bandoulière une petite gourde. Un reste de cordial s’y trouvait. Il le fit avaler à la jeune fille qui ouvrit les yeux.

« Fleur-de-Lis, ma bien-aimée, s’empressa de dire tout bas Charlot, ne parlez pas, ne bougez pas… Vous êtes trop faible encore ; et puis, petite, le péril nous entoure… Je veille sur vous. Cher cœur, nous voilà réunis… Oh ! plus jamais je ne vous laisserai vous éloigner de moi, plus jamais… »

L’Algonquine regardait avidement Charlot. Quelle tristesse recelait son regard aimant, si profondément expressif en cet instant. Au bout de quelques minutes, elle détourna en soupirant les yeux, puis se mit debout.

« Pourquoi ma sœur ne m’obéit-elle pas ? murmura Charlot avec reproche, et en saisissant la main de la jeune fille qui voulait s’éloigner, cela était évident. »

— J’ai promis au Père de la Prière de ne plus penser à mon frère blanc… et… je suis la promise d’un sagamo de ma tribu ; il demeure de l’autre côté du grand lac. Il viendra bientôt me… réclamer… La jeune fille, dont les larmes