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Page:Daveluy - L'esclave des Agniers, 1933.djvu/3

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— I —

LA LETTRE DE PERRINE



CHARLOT, occupé à charger les fusils de Kinaetenon, s’interrompit. Des aboiements nombreux, accompagnés de cris, de courses autour de la tente, lui firent malgré lui relever la tête. Un coup de feu retentit. Puis, tout bruit cessa, sauf un rauque éclat de rire, qui résonna près, bien près de lui. Il allait sortir. Kinaetenon apparut à l’entrée de la tente :

« Mon frère quittait donc son ouvrage sans l’avoir terminé, » gronda celui-ci. La figure du sauvage était rouge. Ses cheveux tombaient en désordre. Sa main droite portait une large coupure.

— Je t’en prie, Kinaetenon, ne me fais pas de reproches sur ce ton. Je finirais par croire que tu me hais, comme tous les tiens savent si bien le faire.

— Que mon frère finisse son ouvrage. Il ne sortira pas avant, scanda Kinaetenon, d’une voix moins rude et en haussant les épaules.

— Tu es blessé, Kiné ?

— Oui.