Page:Daveluy - L'esclave des Agniers, 1933.djvu/4

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— Fais voir. Oh ! oh ! l’entaille est profonde. Que s’est-il passé ?

— Une querelle avec le mari de ma sœur.

— À cause de moi, hein, mon frère ? Ils me poursuivent de leur haine, ceux-là. À travers toi. Ils devinent que tu m’aimes, au fond. Hélas ! mon sort ne me semble si triste, ici, qu’à cause des ennuis qu’il t’attire.

— Mon frère sait comme moi que ma sœur ne m’a jamais aimé et qu’elle a tourné le cœur de son mari contre moi.

— Je me le dis souvent, c’est vrai, pour atténuer mes regrets… Tiens, Kiné, voilà ta main pansée… Mais tu ne m’as pas raconté la cause de la querelle.

— Mon frère est curieux.

— Kiné, est-ce étrange, en entendant tout à l’heure des aboiements, il m’a semblé reconnaître ceux de mon bon chien, ceux de Feu, si mystérieusement disparu depuis un an. C’est durant le premier mois de ma terrible congestion de cerveau, provoquée par la vue du Père Jogues assassiné, que Feu a disparu, n’est-ce pas, Kiné ?


Deuxième partie du récit : À l’École des Héros paru dans l’Oiseau bleu, de mars à décembre 1931.