Page:Daveluy - L'esclave des Agniers, 1933.djvu/86

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maintenant… Je ne veux pas qu’on me surprenne ici. Veille bien, Kiné, veille bien. »

La femme sauvage, au cœur compatissant, une fois disparue, l’Iroquois appela l’Algonquine.

« Ma sœur a tout entendu ? Le premier comme le second entretien ?

— Oui.

— Eh bien, le danger nous entoure, n’est-ce pas, nous serre de bien près, jeune Algonquine ? Il faut agir au plus tôt. Immédiatement !

— Je pense comme mon frère.

— Il faut que ma sœur consente à m’obéir en tout. Je vais lui expliquer mon plan…

— Si mon frère iroquois croit, pourtant, qu’en me livrant, je sauverai notre ami français, je ne refuse pas de me rendre chez son oncle Kiotsaeton, demandèrent soudain les lèvres tremblantes de Lis-en-Fleur.

— Jeune Algonquine, vous êtes brave ! J’aime cela… Non, non, ce moyen de salut ne vaut rien. Il ne ferait qu’empirer les choses, soupira Kinaetenon en retirant ses mains qu’il avait posées sur les épaules de la jeune fille.

— Que mon frère parle. Je lui obéirai comme un chien obéit à son maître.

— Bien. J’ai dit tout à l’heure que Charlot n’était pas en état de partir. Ce n’est pas la vérité. Avec toi, qui veilleras sur lui tout aussi bien que je veillerais, moi, il n’y a rien