Page:Daveluy - L'esclave des Agniers, 1933.djvu/96

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— Oh ! Lis-en-Fleur mon amie, ma sœur, quelle douceur vous apportez à mon cœur ! Tout de suite, oui, tout de suite, nous allons parler avec confiance à Dieu, sous ce beau ciel où monte peu à peu le soleil, et qui nous apportera tout à l’heure de la chaleur.

Lorsque Charlot se releva, il vit que l’Algonquine avait les yeux pleins de larmes, mais sa physionomie avait repris son impassibilité coutumière, un peu hautaine même, celle enfin que le jeune homme connaissait si bien, et qui « servait de masque défensif à la fière jeune fille », avait-il un jour compris.

Et maintenant, ma sœur va se tenir bien tranquille, sous son abri, je vais… voulut expliquer Charlot.

— Non, non, pria l’Algonquine, mon frère ne me quittera pas. J’en souffrirais mille morts. Nous sommes environnés de danger. Qu’il n’ignore pas cela ! Pourquoi d’ailleurs ?

— Mais pour abattre quelque pièce de gibier, fût-ce de pauvres oiseaux ?

— Que mon frère regarde dans le sac près de lui. Il y a des provisions pour une journée, espérons-le.

— Parfait alors ! s’exclama joyeusement Charlot. Lis-en-Fleur va se reposer durant vingt-