La porte s’ouvre. La maman de Jacques paraît. « Eh bien, Jacques, dit-elle, l’heure de dormir est passée depuis longtemps. Que fais-tu donc ? »
Puis, voyant les impressions les plus graves et les plus diverses se refléter sur les figures des enfants : « Je suis sûre que tante Élise a encore narré une histoire fantastique. Ah ! Élise… » Et son doigt menace gentiment sa sœur.
« Maman, riposte le petit Jacques qui se redresse fièrement, tante Élise m’a appris ce soir à ne jamais, jamais me séparer de la médaille de la Vierge que vous m’avez donnée. Et aussi à n’être plus poltron !… » Mais le petit Jacques prononce ces derniers mots tout bas, tout bas, un peu honteux.
La maman de Jacques rit de sa voix fraîche et douce : « Bien je suppose que parce que tante Élise est une grande dévote, il faut tout lui pardonner. Je pardonne. Et vous, petits, vite, vite, souhaitez-lui le bonsoir et suivez-moi. » — « Bonsoir, tante Élise. Bonsoir, merci, » viennent dire chacun des enfants en embrassant de tout leur cœur la vieille demoiselle.
Et Jacques, le bon petit Jacques, prend le temps de souffler à son oreille : « Maman n’est pas contrariée pour de vrai, allez, tante. Ne vous chagrinez pas. Et vous nous conterez encore de belles histoires, dites ? »
Mais tante Élise sourit sans répondre à la délicatesse enfantine de Jacques.