Aller au contenu

Page:Daveluy - La Lutte pour l'Empire de la mer.pdf/22

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

L’attaque du 8 février trouva les forces navales de la Russie scindées en deux groupes à Port-Arthur, étaient les cuirassés et quelques croiseurs ; à Vladivostok, on avait placé les trois grands croiseurs cuirassés à grand rayon d’action, auxquels était adjoint le Bogatyr.

La guerre étant depuis longtemps imminente, cette distribution de forces ne saurait être attribuée à un cas fortuit ; elle était voulue. Était-elle logique ? Les événements vont nous l’apprendre.

La division de Vladivostok avait évidemment pour objectif, au cas où la guerre serait déclarée, d’inquiéter les communications entre le Japon et la Corée, ainsi que de faire la chasse à la contrebande de guerre venant de Hong-Kong, de Shang-Haï et d’Amérique.

Quant à l’escadre de Port-Arthur, elle se trouvait au centre même de la région où devaient se dérouler les opérations militaires ; son objectif était donc d’interdire le débarquement des Japonais en Manchourie et sur la côte occidentale de Corée. On a déjà dit que ce résultat ne pouvait être atteint qu’en conquérant l’empire de la mer.

Évidemment, la Russie, en détachant à Vladivostok une division de grands croiseurs qui ne représentait pas moins de 47 000 tonnes, espérait qu’elle attirerait dans le Nord une fraction au moins aussi importante des forces japonaises, et que la balance des forces ne se trouverait pas modifiée. Son calcul était faux, et, en cette circonstance, le gouvernement russe a commis une erreur qui est partagée en France par l’école qui attribue à la course une importance exagérée.